Charente-Maritime 

Laiterie

coopérative de

SAINT-JEAN-DE-LIVERSAY

historique (1892 - 2006) 

                   
   

Cette société coopérative est née suite à la crise phylloxérique qui ruine le vignoble, et rend nécessaire l’adaptation des terres à la production laitière. Aussi l’invention de l’écrémeuse centrifuge favorise l’éclosion de cette laiterie, comme beaucoup d’autres laiteries des charentes.

En 1890, un groupe d’hommes, entrainés par l’élan d’Eugène Biraud, fondateur de la première coopérative laitière à Chaillé, ont décidé de former et de construire cette coopérative laitière. La zone de collecte couvre tout ou partie des communes de St-Jean de Liversay, St-Sauveur d’Aunis, Ferrières, et Nuaillé d’Aunis.

Son premier président était M. C. Simmoneau et son directeur M. Juin.

La coopérative s’occupait du ramassage, de la transformation, la commercialisation, et l’assurance des vaches laitières. Cette dernière était très importante compte tenu de la taille des troupeaux de l’époque. La mortalité d’un animal par maladie ou accident représentait pour l’éleveur une perte importante.

La laiterie coopérative est créée en 1892 au lieu-dit Marais de Thavié.

   
                   
 
20 juil.1898 - L'Echo Rochelais

02 déc.1898 - Le Phare des Charentes
 
                   
 
03 fév. 1917 - Le Courrier de La Rochelle

En 1906, l'usine est équipée d' une chaudière Tournat (Surgères, Charente-Maritime).

En avril 1907, la laiterie remporte une médaille de bronze au concours général agricole pour la qualité de son beurre.

En juillet 1909, la laiterie remporte à nouveau une médaille de bronze et un diplôme au concours du comice agricole de La Rochelle.

En 1915, la laiterie est déplacée sur le site actuel avec la construction d'une beurrerie-caséinerie, un site desservi par embranchement ferroviaire.

En septembre 1921, M. Dufour, directeur de la laiterie, reçoit la médaille du mérite agricole.

En 1923, la médaille d'Or est attribuée à la laiterie.

En 1927, un diplôme de médaille d'Or est attribué à la laiterie pour son exposition collective des laiteries de l'arrondissement.

 
                   
   
08 avril 1924 - La Croix
 
           
 

En 1930, c’est M. Massé qui assure la présidence, il est aussi vice-président de l’association centrale de Surgères. Il démissionne quelque temps plus tard pour faire élire à sa place un parlementaire M. André Hess, député et ancien ministre.
Une porcherie est édifiée en même temps sur une parcelle voisine. Une nouvelle caséinerie est bâtie en 1931.

Conscient du rôle que joue l’association centrale en 1933, le conseil alloue une somme de 1000 francs pour élever un monument en reconnaissance à M. Dornic, inspecteur des laiteries coopératives en Charentes et Poitou.

 
   
                   
   

En 1934, M. Miaud Léopold est nommé président de la commission de contrôle en remplacement de M. Boutiron Abel, démissionnaire. Aussi, le conseil nomme pour trois années comme directeur M. Bosselut Clodomir en remplacement de M. Jean Dufourd, démissionnaire, nommé ce même jour directeur honoraire.

M. Branger Henri fait sa première entrée à la coopérative en qualité de contrôleur, nous le retrouvons plus tard, après la dissolution de l’Union.

En 1935, le problème de l’énergie existe, aussi le conseil décide de supprimer l’électricité en raison de coupures de courant récurrentes, et investissent dans un générateur électrique.

En 1938, envisageant un manque d’eau pour le bon fonctionnement de la laiterie, il est convenu avec M. Gaucher, propriétaire de la Louisette, l’installation d’une pompe électrique dans ses puits, pour le puisage de l’eau. En contrepartie, le fermier a droit de prendre, à la sortie de l’écrémeuse, le lait écrémé nécessaire à la nourriture de ses veaux.

   

                   
 

En juillet 1939, sur proposition de son président, le conseil décide de mettre du beurre dans les frigorifiques « La glacière » à Surgères. En octobre, M. Bosselut, le directeur, étant mobilisé, le contrôleur M. Métayer Albert est nommé directeur adjoint.

En janvier 1940, certains laitiers ayant décidé d’arrêter leur activité et ne trouvant pas de successeur du fait de la guerre, le conseil investit dans une première camionnette de 3 tonnes.

En février, les investissements continuent, on se modernise, on achète une baratte normande à 41.800 frs et un malaxeur à 17.400 frs

Le 18 août, le combustible arrivant à épuisement, et la caséine se vendant mal, il est décidé que la fabrication de la caséine soit arrêtée. Le mois suivant le président signale que l’approvisionnement en fioul, est presque impossible. Il propose alors le retour à l’électrification de l’usine, de même qu’il propose l’installation de gazogène sur les véhicules, ce qui suppose l’achat d’un four à carboniser.

 
 
    En 1942, le président demande que les élections des membres du bureau n’aient lieu qu’à la fin des hostilités, car beaucoup de sociétaires sont prisonniers.En avril 1943, c’est M. Talbot qui est nommé nouveau directeur de l’entreprise, toutes des années de guerre ont posé d’énormes problèmes pour le bon fonctionnement des entreprises et la collecte du lait.

De nombreuses familles ont été endeuillées et la tâche du président Massé et de son conseil ont été énorme.En décembre 1945, M. Bosselut rentrant de captivité reprend son poste de directeur. Le paiement du lait à l amatière grasse devient obligatoire.En février 1946 M. Peu Marcel est embauché comme contrôleur en remplacement de M. Dubois démissionnaire.

M. Massé informe le conseil d’administration que vu son grand age, il ne sera plus candidat au poste de président du conseil d’administration.Aux élections qui suivirent, le conseil déclara ne présenter aucune candidature, laissant libre choix aux sociétaires de choisir. A cette époque le président était élu par tous les sociétaires. C’est donc M. Ballanger Pron qui est élu avec 183 voix sur 261 votants.
 
   
                   
                   
   

En janvier 1948, M. Michaud René est embauché comme deuxième conducteur.

En octobre, le marché de la caséine est toujours aussi difficile, la fabrication de poudre à lait est à l’étude, une commission est nommée pour aller visiter une installation existante. En novembre, l’installation est décidée, l’investissement s’élève à 10.500.000 frs.

En 1951, les investissements se poursuivent, on s’équipe d’une chambre froide pour le beurre.

En 1952, l’unité de fabrication de poudre de lait (procédé par atomisation) avec une tour Spray est édifiée par les architectes Ch. Pavid et W. Barbey de Cognac (Charente).

 
 
         
    En 1954, la direction est assurée par M. Bosselut et la présidence par M. Ballanger. Elle traite en moyenne annuellement de 5 à 5.5 millions de litres de lait en 1954, 6 millions en 1956 et 8 millions en 1958. La fabrication du beurre, effectuée avec une eau complètement stérilisée et désodorisée, assure à ce produit une grande finesse et une bonne conservation. Il est livré soit en mottes ou en plaquettes de 250g et 125g empaquetées automatiquement sous papiers sulfurisé ou aluminium.  
                   
   
                   
   
publicité de 1949 

publicité de 1951 
 
       
   

En 1955, le docteur Boution Louis est élu président en remplacement de M. Ballanger Pron. Puis ce fut l’installation de la bascule et l’aménagement du quai.

En septembre 1956, le directeur M. Bosselut décède, M. Peu est désigné pour assurer l’intérim. Le 27 septembre, le conseil est convoqué pour élire un nouveau directeur, il y a 19 candidats. Après 3 tours de vote, M. Poupard est déclaré directeur.

En février 1957, nouvel homme, nouvel orientation, le conseil décide de mettre en route la fabrication de yaourts et de produits frais.

En cette année 1957, la laiterie de St-Jean-de-Liversay fait partie des sept plus grandes laiteries coopératives d'Aunis. La zone de ramassage englobe un rayon de 7 km autour de la laiterie.

Près de 70 % de la production de beurre part à Rungis, et la caséine est traitée et commercialisée par l' Union des caséineries coopératives à Surgères.

 
     
publicité de 1956
             
   
1956 
                   
   

En juin 1960, la CCPMA est mise en place avec reconstitution de carrière et régularisation avec effet rétroactif pour l’ensemble du personnel.

En 1961, après avoir discuté et débattu depuis déjà plusieurs mois, le conseil décide la mécanisation du quai et l’achat de bidons de 20 litres pour la callecte. Ce fut une étape importante dans le sens du progrès et qui bouleversa un peu les habitudes.

En janvier 1965, suite au projet déposé par le préfet Doustin, le président propose la constitution de l’Union des Laiteries Coopératives de la région. A savoir les coopératives de Courçon, St-Hilaire la Palud, Marans, Taugon, Andilly, La Ronde et St-Jean-de-Liversay. La dénomination sera « l’Union des Laiteries Coopératives de la Sèvre et de l’Aunis » : ULACOSA

Le président Boutiron et 5 délégués sont désignés pour représenter la coopérative au sein de l’union.

L’union, qui pourtant, en raison de sa situation géographique, aurait dû fonctionner, tourne vite à la catastrophe, la situation se dégradant rapidement.

   
                   
 
                   
 

En septembre 1966, à défaut de candidat apte à assurer la responsabilité, M. Braud est volontaire et élu président jusqu’en décembre.

Le 15 décembre, M. Foubert est élu président et propose dans son programme de préserver l’Union, ce projet ne sera pas accepté, de ce fait le conseil décide le 29 janvier 1967 la dissolution de l’Union. La laiterie reprend donc son indépendance.

Le 12 février 1967, le président fait part au conseil que chaque laiterie reprendra son autonomie à compter du 1er avril.

M. Branger est nommé chef de service. Une nouvelle équipe est donc constituée et reconstruit une laiterie autonome avec beaucoup de travail et de difficultés.

Compte tenu de la situation financière difficile, les sociétaires acceptent de laisser 2 centimes par litre de lait pendant 2 ans à la laiterie pour refaire une trésorerie.

En octobre 1967, le président M. Foubert assisté de M. Branger proposent de refaire de la caséine. L’installation exist ante n’étant pas adaptée, il soumet son idée au conseil qui décide de lancer une étude et nommer une commission qui sera chargée d’étudier la faisabilité du projet.

Le mois suivant, après avoir entendu le rapport de la commission, le président propose que soit réalisé l’investissement qui s’élève à 60.000 frs. Cela permettre de mieux valoriser le lait écrémé.

Le financement va être assuré par les organismes bancaires et par souscription auprès des sociétaires.

Ensuite ce fut le redressement, dû à l’énorme travail accompli par M. Foubert, M. Branger, tout le personnel, et les administrateurs en place. Ce fut une belle leçon de courage et de perspicacité.

   
       
   
1972 
             
 

En 1973, le président Foubert, ainsi qu’il l’avait annoncé, donne sa démission, et est remplacé en décembre par M. Drapier Louis qui prend le relais de la présidence. M. Branger partant à la retraite, M. Plisson Régis, un enfant du pays, lui succède.

En mars 1976, l’achat de tanks de ferme marque une nouvelle étape de franchie.

En janvier 1977, se concluent les premiers accords avec la laiterie voisine de La Ronde. Par la suite un contrat de travail de dix années est signé avec la possibilité de fusion au cours de ce contrat, ce qui se concrétise un peu plus tard après de grands efforts de la part des présidents respectifs M. Drapier et M. Barbateau. La nouvelle appellation juridique devient donc « Laiterie Coopérative de St-Jean-La-Ronde ». Dans le même temps, d’autres sociétaires venus de Coulon sont venus rejoindre la laiterie.

En juin 1977, M. Barotin devient directeur. La laiterie emploie 25 employés.

En mars 1984, le président M. Drapier démissionne pour les raisons de santé de sa femme. M. Dubois Marc le remplace.

 
 
             
     
                   
 

En 1990, malgré de récents investissements, les sociétaires touchent un prix du lait raisonnable par rapport à l’environnement. La coopérative a une bonne santé financière puisque tous ces investissements ont été autofinancés sans mettre la trésorerie en difficulté.

La fabrication de la caséine (le fer de lance de la laiterie) éprouve des difficultés de commercialisation, due à un règlement communautaire complexe et est donc arrêtée.

L’adhésion de la laiterie à la structure ULCO (Union Laitière du Centre-Ouest) permet, grâce à sa structure plus souple, un ramassage du lait vers les coopératives dont les sociétaires sont les plus proches. Cela a permis d’éviter des frais inutiles de collectes pour ceux qui sont éloignés de leur usine de transformation.

L’ULCO n’entrave en rien la complète autonomie de gestion de chacune des coopératives de bases et garder chacune leur sociétaires.

En 1996, la laiterie ne compte plus que 15 employés.


1996
 
                   
   
   
   
   
           
   
           
   
                   
   
                   
                   
           

Rédaction et mise en page : ED / sources : DRAC + mémoires de Marc Dubois

                   

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