Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie-Fromagerie

de Bagneux

à

LA CHAPELLE BERTRAND

 

       
                   

 

Historique : 1901 - 1923

     
                   
  Avec La Viette, Verruyes, Secondigny, Les Châteliers et Sanxay, cette laiterie fait partie des 6 laiteries créées par le marquis Gilbert de Maussabré. Tous ces établissements sont regroupés sous l'appellation Laiteries du bocage gâtinais et avaient un Directeur Général en l'occurence M. Couturier qui avait la charge de "chapeauter" chaque laiterie qui était autonome avec sa propre gestion. De ces laiteries "privées" est liée l'histoire des laiteries coopératives.
 
                   
  1900 : Suite à son élection de 1898, le nouveau député M. le Marquis de Maussabré tient ses promesses en créant la laiterie de la Chapelle-Bertrand. Il achète une parcelle d'un champ dit "de l'Ablette" situé au bout du bourg et appartenant au Marquis d'Auberry.

Le bâtiment est construit avec des pierres venant de la carrière de la Touche-Ory, carrière à l'époque réputée par sa belle pierre de granit, située aussi sur la commune de la Chapelle-Bertrand.

M. le Marquis Gilbert de Maussabre, député de Soulièvres, est imposé sur la nature de la propriété: "une écrémerie" avec 20 ouvertures imposables, avec un rez-de-chaussée contenant une salle d'écrémage et ses accessoires, et probablement un bureau et un petit logement pour le directeur (ou le comptable).
Le bâtiment mesure 13 mètres de long sur 8,15 de large.
Une chambre froide a été aménagée au sous-sol, transformée en fromagerie vers 1918 lorsque débute la fabrication de camemberts.

À quelques pas de la laiterie, on a construit des hangars pour abriter le fourrage des chevaux ou mulets des laitiers, car le lait était ramassé en bidons de 60 litres entourés de douelles en bois et transportés sur des charrettes spécialement aménagées.
 
                   
  Les quais de déchargement du lait étaient à hauteur des charrettes, légèrement en surplomb de la salle d’écrémage afin que le lait puisse s'écouler dans un bassin en tôle étamée.

Le sous-sol possédait une chambre froide où étaient stockés les beurres et les fromages. Cette pièce possède une chose curieuse, une source captée surgit à l'intérieur, et l'évacuation de cette eau glacée passe sous la route et se perd dans les bois avoisinants.
La fraîcheur en été était donc assurée. Dans cette pièce, un bassin en ciment d'un mètre cube environ est juché sur deux poutrelles en fer et servait de réserve d'eau pour les besoins de la laiterie. On accède au sous-sol par un escalier de 19 marches. Un monte-charge servait de navette pour les marchandises entre le sous-sol et le rez-de-chaussée.


1902 : De rares documents trouvés indiquent que les travaux de construction ne sont pas terminés et le matériel pas encore mis en place
De janvier à avril 1902, le lait ramassé chez les adhérents de la Chapelle-Bertrand est acheminé à la laiterie de la Viette et traité. La Viette paye aux adhérents de la Chapelle-Bertrand du lait à 0,137 fr le litre pour une somme totale de 3.452,67 frs pour le mois de janvier.
En février il est payé pour le mois : 15.951 litres de lait pour 2.265,05 frs. Dans le même temps, les frais de ramassage s'élevent à 250,40 frs pour ces 15.951 litres (15.951 x 0,016 fr).
En mars le lait est payé 0,134 fr le litre pour la somme totale de 828,36 frs.
Après ce peu d'exploitation par la laiterie de la Viette, le fonctionnement normal prend son rythme de croisière.

Plans de la laiterie
 
                   
 
Image représentant en fond de plan l'église St-Laurent de Parthenay. Camembert fabriqué à Sanxay et à La Chapelle Bertrand.
1910 : Un certain M. de Liniers est comptable.

1918 : c'est sûrement à cette période que la laiterie débute la fabrication des camemberts.

D'après l'inventaire de décembre 1919, la laiterie possédait : 1 cheval, 2 mulets et 2 ânes attelés simultanément sur les charrettes des laitiers qui étaient: MM. Fayaud, Simonnet, Niveau, Origné avec des tournées sur Saurais, Parthenay, Beaulieu et évidemment la Chapelle-Bertrand.


1920 : Quatre laitiers assurent le ramassage du lait en bidons de 60 litres. Pour le mois de janvier la laiterie collecte 19.425 litres de lait et produit 580,5 kilos de beurre. La commercialisation du beurre et des camemberts est assurée par la laiterie de la Viette.
MM. Fayaud, Simonnet Niveau et Origné, les laitiers, collectent sur Saurais, Parthenay Beaulieu et sur la Chapelle-Bertrand.

Apparurent comme responsables de la comptabilité ou faisant office de directeur MM. Couturier, Guitton puis enfin Camille Garandeau.


L'apogée de la laiterie semblerait être les années 1920, cependant à cette époque la commercialisation du beurre et des fromages est effectuée par la laiterie de la Viette qui fait figure de laiterie-mère.

En janvier 1920, il est produit 580,5 kg de beurre vendu 16,01 fr, et un litrage de lait s'élevant à 19.425 litres, payé 0,73 fr le litre aux adhérents.

On note aussi de mai à août 1920, une production de caséine (sérum issu des fromages) est effectuée.

En juin, il fut vendu 36.230 litres à 0,085 fr. Cette production ne durant en fait que très peu de temps.
 
                   
  1922 : La fabrication des camemberts cesse. Les frais d'exploitation ont alourdi l'entreprise qui est devenue déficitaire.

1923 : En 1923 il reste seulement le laitier M. Bernelas, et sa femme pour l'aider. Il s'avére que la balance commerciale de mois en mois est chroniquement déficitaire. Les frais d'exploitation étant de plus en plus lourds, le Marquis de Maussabré décide de fermer l'établissement au mois de septembre. Le dernier comptable est M. Camille Garandeau.

Cependant tout ne fut pas négatif de cette épopée laitière "marquisanale". Tout d'abord une relative prospérité chez les cultivateurs, adhérents producteurs de lait, des activités commerciales et artisanales dont profitèrent les habitants avec des emplois proposés.

Le bâtiment est transformé par la suite en maison.

Photo de 1935 de M. Arsène Sabourin devant la laiterie désaffectée où il habite avec sa famille.
 
               
 
La laiterie aujourd'hui avec au ras du sol les 6 fenêtres d'aération d'origine.
 
                   
                   
         
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