Historique : 1892 - 1944
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1892 : Au village de Deyrançon,
dont la population est en majorité protestante, on comprend très vite tout
l’intérêt que représente une laiterie. L'exemple des voisins charentais et
plus près ceux de Mauzé a rapidement conquis les fermiers de Deyrançon, de
Prin et du Petit-Breuil.
Le 12 avril, 85 agriculteurs
s'unissent et créent leur laiterie coopérative. Comme la ligne de chemin
de fer "Niort-la Rochelle" passe à Prin, on choisit de bâtir
l'exploitation au centre du village de Deyrançon, à 40 mètres de la gare
(ligne de Niort à La Rochelle).
Les bâtiments, qui ont été spécialement
aménagés pour la laiterie, se composent d’une chambre pour la
machine, d’une salle pour la fabrication du beurre, d’un bureau,et d’un magasin renfermant les objets nécessaires aux besoins de l’usine.
Le matériel, acquis pour la
somme de 7.500 francs, se compose d'une machine de la force de 5ch, de
deux écrémeuses Laval ayant chacune un débit de 350 litres à l'heure,
d'une baratte danoise, d'un malaxeur, d'un bassin à lait, un autre à petit
lait, d'un réchauffeur, d'un réservoir à eau froide, de 12 bidons et 6
bacs à crème.
Le 4
décembre à 2h du matin, l'unique laitier de l'établissement, s'enfonce
dans la nuit fraîche au rythme du pas de sa mule. Quatre heures plus tard,
il rapporte les 800 litres de lait de la tournée. M. Louis Michaud, le
directeur-comptable enregistre cette quantité. Le chauffeur-écrémeur et le
beurrier vont pouvoir débuter l'écrémage. La crème prélevée se repose 20h
au frais dans la cave. Le lendemain à 6h, notre ami beurrier procède au
barattage et au malaxage.
1895 : La quantité de lait fourni
pendant les différents mois de l'année se monte à 315.989 litres
produisant 15.984 kilos de beurre. Le rendement moyen, 19,76 litres au
kilo, est excellent au regard d'autres laiteries beaucoup plus grandes. Ce
bon chiffre démontre de l'importance de la race Parthenaise qui constitue
en majorité le troupeau des 91 sociétaires de la coopérative.
1898 : M. Idné Chartier
remplace l'ancien chauffeur.
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Extrait de
l’étude sur la laiterie de Prin-Deyrançon, par A. Rozeray (professeur
départemental d’agriculture), parue en 1900 : |
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Il existe en outre des greniers, quais, hangars, citernes, etc.
Le
matériel comprend : une machine de force de 5 chevaux, 2 écrémeuses Laval
ayant chacune un débit de 350 litres à l’heure, une baratte danoise, un
malaxeur, un bassin à lait et deux à petit lait, un réchauffeur, un
réservoir à eau froide, 12 bidons et 6 bacs à crème.
Tous ces
instruments ont été achetés en février 1892 et ont coûté 7.500 francs
L’écrémage du lait se fait le matin à 6 heures. La crème est conservée en
toute saison pendant 20 heures dans la laiterie.
Le barattage à lieu
également à 6 heures et dure environ 1 heure.
Le procédé d’emballage du
beurre est le même que dans les autres laiteries et la vente se fait aux
halles centrales à Paris.
Le personnel de la laiterie comprend : un
chauffeur, un beurrier et un comptable.
Un ramasseur apporte chaque
jour le lait dans une charrette ; sa tournée ne dure pas moins de 4 heures
La quantité de lait fourni pendant les différents mois de l’année 1895 a
été de 315.989 litres.
Celle de beurre de 15.984,5 kilogrammes. |
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Le rendement moyen du lait en beurre a été de 19 litres 76 au Kilo et le
prix moyen de la vente 2 francs, 27 le kilo.
Les vaches qui fournissent
le lait appartiennent en grande partie à la race Parthenaise ; leur
alimentation se compose de foin naturel et artificiel et de son mélangé
avec des betteraves.
Les dépenses d’installation de l’usine se sont
élevées à 18.000 francs. Elles ont été couvertes par un emprunt au taux de
4 francs, 50 %, remboursable tous les mois par 100 francs par voie de
tirage au sort, selon les ressources de la société, et à l’aide d’un
prélèvement de un centime par litre de lait fourni par les sociétaires.
Les frais divers de la laiterie sont les suivants :
Emoluments des
employés : 993 francs, 50
Emoluments du ramasseur : 444 francs
Dépenses du moteur (achats de charbon, huile) : 650 francs
Frais
d’emballage : 570 francs
Les transports par chemin de fer reviennent à
96 francs les 1.000 kilos, et les commissions aux mandataires ou aux
dépositaires, à 3 francs, 70 par 100 kilos de beurre vendu. |
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1906 : Les 90 sociétaires ont
réélu M. Paul Sené à la présidence et M. André Clerc comme vice-président.
Il y a dix ans, la race
Parthenaise prédominait le troupeau des sociétaires. Aujourd'hui hélas, au
grand dam du président, les 230 laitières constituant le cheptel actuel
sont de races diverses. On constate une diminution de la quantité de lait
mais en plus le rendement laitier redevient médiocre avec 20,58 litres
pour un kilo de beurre.
1913 : À la veille du conflit
mondial, la laiterie sous la présidence de M. Alphonse Lecuraud a fabriqué
un peu plus de 20 tonnes de beurre avec les 424.094 litres de lait
collecté.
1919 : M.
Maxime Autin entre dans l'établissement en qualité de beurrier.
La société laitière est la
plus petite du département avec ses 79 adhérents ayant un troupeau de 241
vaches. Par contre les fermiers de Prin-Deyrançon figurent dans les
hauteurs du classement concernant le nombre de vaches.
par sociétaire. Avec trois
laitières chacun en moyenne, ils paraissent plus aisés que des sociétaires
qui n'ont qu'une vache et dont les laiteries sont dix fois plus
importantes que la leur.
1921 : M. Michaud reçoit la
médaille de bronze, décernée par la Société d'Encouragement à
l'Agriculture, pour être l'un des plus anciens directeurs entré en
service.
1925 : Le
nouveau directeur est Louis Ovid.
1935 : M. Michaud, l'ancien
directeur, est nommé Chevalier du Mérite Agricole. |
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article du journal Le Matin, le 04
septembre 1943 |
1943 : M. Ovid, le directeur,
s'était aperçu que depuis quelques temps déjà, qu'il manquait certaines
quantités de lait. Il prie le contrôleur de surveiller le personnel et
plus particulièrement un laitier. Un beau matin, le vérificateur se rend
au domicile de l'employé suspecté et découvre 4 litres de lait. Le manège
durait depuis de nombreux mois. Le lait détourné était converti en beurre
et vendu au marché noir. Le directeur devant les preuves accumulées contre
le coupable, licencie celui-ci, qui devra en outre rembourser le préjudice
causé. Refusant la
sanction, le laitier s'entête. Le directeur et le président de la laiterie
n'ont d'autre solution que de porter plainte au parquet de la ville de
Niort. De plus, lors de ses recherches, pour confondre le laitier
indélicat, le contrôleur découvre qu'un autre employé volait du beurre. Il
n'y a aucun lien avec la précédente affaire, les deux hommes ne se
connaissant nullement. Le montant des vols, qui duraient depuis plus d'un
an, est évalué à 20.000 francs.
1944 : La laiterie
ne peut plus payer le lait des sociétaires. Les caisses sont vides. Le
Président M. Damour demande une entrevue avec M. Morisset qui préside la
laiterie du Bourdet. Les deux hommes se mettent d'accord, en 3
jours, pour une éventuelle fusion.
Le Bourdet s'engage à rétribuer les sociétaires de Prin-Deyrançon en cas
d'union.
Lors de
l'Assemblée Générale Extraordinaire, les producteurs acceptent le
regroupement avec leurs collègues
du Bourdet.
Le 1er
juillet la laiterie cesse son activité. Encore une coopérative laitière du
Marais qui disparaît. |
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Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com |
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