HISTORIQUE DE LA LAITERIE FROMAGERIE DE RIBLAIRE A SAINT-VARENT


Deux-Sèvres


				Fromagerie de RIBLAIRE à SAINT-VARENT (79B)

Historique : depuis 1893


	1893 : A quelques kilomètres de St-Varent, au lieu dit "Riblaire", commune de St-Varent, Clément Vivon (1855-1932) et Omer Réau (1855-1905) entreprennent la construction d'une beurrerie. Les débuts de production sont modestes, la petite entreprise privée ne traite que quelques centaines de litres de lait par jour.



	1896 : La création de la laiterie coopérative de St-Varent ne gène nullement l'activité de l'établissement. Riblaire garde tous ses producteurs qui sont soit amis aux familles propriétaires, où hostiles aux idées coopératives. Les fondateurs cherchent à produire un beurre de qualité irréprochable. La qualité du beurre produit assure le développement de l'établissement. 1898 : La beurrerie reçoit, au concours général agricole de Paris, la médaille d'or.

	1900 : Le constructeur "Delion et Lepeu." installe pour l'établissement "Vivon et Beau" un système réfrigérant fonctionnant au SO2 d'une puissance de 4.000 frigories. 1903 : Une médaille d'Or au Concours Général Agricole de Paris récompense de nouveau les efforts entrepris. 1906 : C'est la consécration au niveau mondial avec une autre médaille d'or au Concours Beurrier de la Foire Internationale de Milan. Le beurre de Riblaire entre dans la cour des grands. Cela vient couronner ces premières années de production.					27 mars 1898 - Journal "La Croix d'Auvergne"


	1910 : "Accident mortel" "Cet été, un drame affreux endeuille la laiterie. Le jeune Petit, fils du beurrier, s'amusait à toucher avec sa blouse l'arbre d'une poulie en marche. Au moment donné, le vêtement s'enroula et l'enfant fut entraîné. Alertés par les cris horribles du pauvre gosse, MM. Jardin et Fouard accoururent aussitôt. Ils déchirèrent la blouse en tirant le garçon à eux. Le malheureux gamin avait hélas fait deux ou trois fois le moulinet. On voyait qu'un de ses bras était fracturé à deux endroits. Mais surtout, le docteur Germond, arrivé sur les lieux, constate de graves lésions internes et a peu d'espoir de sauver l'enfant. Dans la matinée du lendemain, ce dernier décède. Il n'avait que 4 ans.







	1911 : Le fils d'Omer Reau, M. Paul Réau vient de fêter ses 25 ans, et se lance dans la création d'une fromagerie ainsi qu'une caséinerie en annexe de la laiterie, dans des bâtiments édifiés en face des précédents. Une douzaine de laitiers indépendants ravitaillent tous les ateliers. La même année, la fabrication des fromages débute.

La fromagerie et caséinerie (photo de 1930)						"Fromagerie de Riblaire"




			1914 : Paul Réau fait réaliser plusieurs maquettes d'étiquettes de camembert par l'imprimerie Grange & Guy à Paris. Le 25 mars, il dépose la marque "Fromagerie de Riblaire" (ci-dessus) et aussi les 4 étiquettes ci-contre.

			"fromagerie de l'Aumonerie"				"Fromagerie de Riblaire"

	Boite de fromage "Camembert Manon"			L'artiste soprano Lina Cavalieri (1874-1944) dans l'opéra-comique "Manon Lescaut" qui a inspiré l'étiquette "Manon"

	"Le Chateau de Glenay", un fromage décliné en fromage de chèvre ou en camembert avec du lait de vache.

						Fromage de chèvre "Riblaire" étiquette déposée le 26 décembre 1919, par Paul Réau, propriétaire de la fromagerie de Riblaire

	1920 : Un moment ralentie par la guerre, l'activité de l'entreprise repart. Riblaire avec sa laiterie-beurrerie, sa fromagerie, et sa caséinerie, reste la plus importante des laiteries industrielles du département.

affichette de 1921				Laiterie de Riblaire Messieurs, On fait de nouveau courir le bruit que notre Laiterie est sur le point de fermer. Voilà dix ans que l'on dit cela, mais fort heureusement c'est aussi faux maintenant que ce ne l'était au début. On dit aussi que notre matériel est usé, que nous ne voulons pas le remplacer et que bientôt il n'y aura personne pour diriger la Laiterie : les prix que nous obtenons aux Halles et qui sont des meilleurs de la contrée prouvent au contraire que notre matériel est en bon état. Quant à la Direction, nous sommes heureux de vous informer que nous avons un nouvel associé. M. Fossard, actuellement directeur de la Laiterie de Laubreçais, qui viendra habiter la contrée d'ici peu afin de nous aider. Nos clients n'ont donc rien à craindre. Veuillez agréer, Messieurs, nos bien sincères salutations. Veuve Reau et Vivon."

carré "Le Glenay"			1929				camembert "L'Exquis"

	Ces trois autres étiquettes (période 1911 à 1921) proviennent de la fromagerie Riblaire, avec les marques "Le Glenay", "Riblaire", "R. R" (Réau à Riblaire)

	1930 : La production de la laiterie et de la fromagerie-caséinerie de Riblaire ne cesse d'augmenter. Elle reçoit plus de 10.000 litres de lait quotidiennement. Tous les produits fabriqués ici sont de parfaite qualité. 5 à 6.000 fromages (camemberts et chèvres) sortent chaque jour et sont expédiés dans toutes les directions. Ils sont très appréciés sur le marché parisien ainsi qu'en province. La fabrication de la caséine dépasse la tonne journellement. Tous les ateliers sont modernes. A la laiterie et à la fromagerie, un matériel neuf et une propreté rigoureuse permettent de produire un beurre et des fromages d'excellente facture. A la caséinerie, des broyeurs et une bluterie, nouvellement installés, offrent la possibilité de livrer des caséines en toutes moutures selon les demandes des acheteurs. La confiance et la fidélité des 1.500 producteurs, la compétence des collaborateurs et du personnel font la fierté des propriétaires de la laiterie, qui possèdent aussi de nombreuses maisons dans le hameau, ainsi qu'un café situé à l'entrée de la laiterie.

1926		1927

					1930 : La production de la laiterie et de la fromagerie-caséinerie de Riblaire ne cesse d'augmenter. Elle reçoit plus de 10.000 litres de lait quotidiennement. Tous les produits fabriqués ici sont de parfaite qualité. 5 à 6.000 fromages (camemberts et chèvres) sortent chaque jour et sont expédiés dans toutes les directions. Ils sont très appréciés sur le marché parisien ainsi qu'en province. La fabrication de la caséine dépasse la tonne journellement.

				Tous les ateliers sont modernes. A la laiterie et à la fromagerie, un matériel neuf et une propreté rigoureuse permettent de produire un beurre et des fromages d'excellente facture. A la caséinerie, des broyeurs et une bluterie, nouvellement installés, offrent la possibilité de livrer des caséines en toutes moutures selon les demandes des acheteurs. La confiance et la fidélité des 1.500 producteurs, la compétence des collaborateurs et du personnel font la fierté des propriétaires de la laiterie, qui possèdent aussi de nombreuses maisons dans le hameau, ainsi qu'un café situé à l'entrée de la laiterie.

Évolution de l'étiquette de chèvre "Le Riblaire"







La laiterie-beurrerie en 1930



				1936









	1940 : "La fromagerie en feu" Dans la nuit du dimanche 18 février, un incendie s'est déclaré dans la salle de fabrication des fromages. Celle-ci est en partie détruite. Les deux directeurs MM. André Bonneau (pour la laiterie) et Boinot (pour la fromagerie) ne peuvent que constater l'ampleur des dégâts. Le jeune Jean Bourreau, entré l'année dernière n'en revient pas. 1943 : Le service "fromagerie" accueille deux nouveaux employés, MM. Jack Vergnault et Jacques Charrier.



	1954 : A partir du 29 Mai, on peut voir le code 79-B sur les étiquettes de fromages de Riblaire. 1961 : Afin de mieux résister à la concurrence des coopératives laitières qui projettent des fusions entre elles, Riblaire forme une union avec les laiteries dee Secondigny et Laubreçais (reprise en main par Reau en 1921) . Ainsi naît "L'Union des Laiteries Industrielles des Deux Sèvres". Cette association va permettre l'installation d'une usine de fabrication de poudre de lait sur le site de Riblaire, alors que cesse la production de caséine.



				1965 : Après 72 ans de conduite émérite, la Société Vivon-Réau vend la laiterie à la Société ALTALAIT, un groupe laitier de Nantes (44). M. Leduc en est le directeur général. M. Claude Buffard est le directeur. C'est un ancien élève de l'Ecole d'Industrie Laitière de Surgères (19e promotion - 1962).			"L'Aumonerie"



	fromage "La Chipie"				"Carré de l'Aumonerie"



					La gamme de produits laitiers fabriqués par l'établissement est très variée. Le beurre doux et demi-sel "Terroir des Deux-Sèvres" est vendu en plaquette de 250g, ou en boudins de 250g ou 500g, et même en panier de 10kg. 1973 : "Un hangar détruit" : Le mercredi 5 septembre, un incendie détruit 90 tonnes de poudre de lait. Le feu s'est manifesté dans un hangar où étaient entreposés les sacs de poudre. Un court-circuit est à l'origine du sinistre. ll a fallut démolir la toiture et un mur pour dégager les sacs encore intacts et noyer les autres.





	Pour les fromages de vache, la laiterie commercialise deux camemberts à 30% et 40% de matière grasse : L'un a une étiquette verte, l'autre rouge. "Le Château de Glenay'", un fromage au lait cru de vache connaît un certain succès. Il est moulé à la main, a une teneur en matière grasse de 50% et pèse 1,8kg. Il est vendu à la coupe chez les détaillants. Quant aux fromages de chèvres qui sont la grande spécialité de Riblaire, ils se présentent sous différentes formes : - Le Chabis : fromage traditionnel pesant 125g. - La Bûchette mi-chèvre (50% lait de vache et 50% lait de chèvre) : 150g. - Le Sainte-Maure : fromage traditionnel de 200g. - La pyramide "Toucoeur" de 250g. - Le Pavé de Riblaire : fromage à la coupe d'un poids de 1kg. - La Bûche de Riblaire : Un autre fromage à la coupe pesant 1.10kg.

fromage "Le Raffiné"

	L'usine de poudre de lait, installée par M. Boinot, est depuis 1963 sous la responsabilité de M. Hubert Clochard. L'atelier fonctionne 20 à 22 heures par jour et produit essentiellement de la poudre alimentaire pour les veaux, dont le principal acheteur est la Société Sanders. 21 tonnes environ de ce lait réengraissé à 40% de matière grasse sont fabriquées quotidiennement ainsi que 1.000 kg à l'heure de lactosérum. Plus de 100 personnes travaillent dans les différents services de la laiterie. Toute cette fourmilière, bien organisée, est orchestrée par les différents chefs d'atelier et la direction où l'on trouve M. Lisardeau, gérant administratif et neveu de M. Réau (décédé en 1968) et M. Audouin, gérant unique et fils de M. Jean Audouin-Vivon. La quinzaine de laitiers parcourent de plus en plus de kilomètres, le secteur de ramassage s'agrandissant. 1974 : La Société ATLALAIT veut centraliser la production du beurre à Riblaire. Elle projette la fermeture de la beurrerie de Secondigny, cette dernière achetée en 1965 par le groupe après le décès du Marquis Robert de Maussabré. 1977 : C'est au tour de la laiterie industrielle de Laubreçais d'être chaperonnée par le groupe. 1978 : De nombreux employés vont être distingués pour leur exemplaire fidélité à la laiterie. Les deux plus anciens Mme Olivette Gorre, 44 ans dans l'entreprise et responsable de l'expédition à la fromagerie, ainsi que M. Jean Bourreau, dans ce même service depuis 39 ans, reçoivent la médaille d'or du travail. MM. : Vergnault et Charrier sont décorés de la médaille de vermeil pour les 35 années de travail. D'autres employés sont honorés de la médaille d'argent pour 25 ans de bons services et qui sont : Mme Madeleine. Roy, MM. Gilbert Enn, Elie Baunez, Georges Enon, Joseph Ligonnière, Paul Dubin, André Grellée, Roger Marolleau, Henri Landreau, Jean Turpeau, Maurice Poidevineau et Gilbert Pinard. Les médailles sont remises lors de la fête de Noël du groupe Riblaire, par M. Bossay, le maire de St-Varent et M. Leduc, le directeur général d'ALTALAIT. 1980 : La société ALTALAIT est intégré au groupe Besnier en lui revendant toutes ses laiteries. Le code-barre fait son apparition.

			1982 : Après les fermetures des laiteries de Secondigny en 1978 et de Laubreçais, cette année là, Riblaire reste la seule entreprise laitière industrielle des Deux-Sèvres. 1983 : L'activité se recentre sur les fromages avec le transfert de l'atelier beurre à Challans (85). 1987 : La fabrication de la poudre de lait cesse définitivement. Seul le lactosérum est encore produit mais pour peu de temps. L'année prochaine on arrêtera aussi cette production. 1990 : Le nouveau directeur de la laiterie est M. Jacques Barbé, lui aussi un ancien "babigeot" de Surgères (18e promotion - 1961). La fabrication de feta de chèvre débute. 1993 : Un siècle déjà ! Que de chemin parcouru depuis cent ans ! La petite exploitation familiale de 1993 est devenue une imposante entreprise moderne. 145 personnes sont employées à la laiterie dont une centaine à la fromagerie. Riblaire collecte 85 millions de litres de lait de vache par an, ainsi que 23 millions de litres de lait de chèvre. La totalité de ce lait de chèvre est transformée en 2.800 tonnes de fromages. 25% de la production part vers la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la Belgique. La centenaire est en pleine forme.

	1994 : La fromagerie estt encoreagrandieeavec la construction d'un atelier pour le moulage, l'affinage et le conditionnement. Avec la fermeture de certaines laiteries du groupe, l'aire de collecte de Riblaire s'agrandit considérablement entre 1990 et 1998, et de nouveaux bâtiments sont édifiés pour faire face à l'augmentation des volumes de lait traités. 1995 : La fabrication se spécialise dans le fromage de chèvre, et Riblaire n'assure plus que la collecte et la concentration du lait de vache traité ensuite dans une autre unité. 1996 : La laiterie de Riblaire continue le développement des fabrications au lait de chèvre pour produire plus de 4.000 tonnes de fromages par an. 1999 : Le groupe Besnier prend le nom de Lactalis. 2001 : Riblaire se trouve dans la division "Tradition Lanquetot Société". 2023 : 20% de la production est exportée, et de nouveaux travaux d'agrandissement sont en cours. 50 personnes sont salariées, dont 50 chauffeurs.

				2022 : La fromagerie de Riblaire est le plus grand site de Lactalis pour le lait de chèvre. Elle collecte environ 87 millions de litres de lait de chèvre par an, auprès de 180 producteurs de la région. Elle produit 16.000 tonnes de fromages par an. Le produit phare, la fameuse bûche de chèvre de la marque Président est produite à plus d’un million par semaine. Une prouesse rendue possible par les 300 salariés qui travaillent non-stop au sein de l’entreprise saint-varentaise.

	On y trouve donc la fameuse bûche, mais également les briques, les palets ronds, ou encore les crottins fondants consommables chaud ou froid, une nouveauté lancée à l’automne 2021.



	Toutes les recettes sont conçues et développées à Riblaire de A à Z. Il faut environ un an entre le début et l’aboutissement du projet. Un travail mené par la cellule recherche et développement, l’un des nombreux services de l’entreprise, qui tourne en 3 x 8h, 24 h sur 24 et sept jours sur sept, car le lait est une "denrée périssable". Même pendant la crise sanitaire, l’activité a été maintenue à la normale ou presque grâce à l’engagement des salariés. La société fromagère s’appuie sur ses chauffeurs pour collecter toutes les 48 h ou 72 h chez les producteurs. Ensuite, la chaîne des différents métiers prend le relais entre la réception, le contrôle qualité, le stockage, la pasteurisation, la transformation du lait en caillé et l’affinage puis le conditionnement. Quinze jours après réception du lait, le fromage est dans les rayons des supermarchés.



							Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com

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