Vendée 

Fromagerie

de

SAINT-MICHEL-EN-L'HERM

(85J)

 

historique 

 

                   
  La contrée ressemble absolument aux polders hollandais. Comme eux, toute conquise sur la mer, protégée contre ses menaces par des digues, creusée de multiples canaux.
Au reste, aménagée, asséchée, sous le règne de Henri IV,à la demande de Sully, par l'entrepreneur hollandais Bradley, avec une main-d'œuvre en majeure partie hollandaise et du matériel apporté des Pays-Bas. C'est là que s'élève Saint-Michel-en-l'Herm, importante bourgade aux maisons blanches, en plein Marais. A l'intérieur des terres, jusqu'à Luçon, et tout le long du littoral, à l'Est et à l'Ouest, des milliers d'hectares de prairie battue, balayée par les vents venant de l'Océan, les prés salés. Aussi l'herbage est-il d'une qualité toute particulièrement fin et aromatique. L'élevage est intense et l'espèce bovine y compte un nombre considérable de bêtes appartenant à la race vendéenne, connue et zoologiquement classée sous le nom de race maraichine. Race résistante, faite aux intempéries, vivant à peu près constamment en plein air, supportant admirablement la pluie, les bourrasques, le froid, l'hiver et les ardeurs de l'été. Pour le surplus, race laitière donnant un lait exceptionnellement riche en matières grasses.

II était donc naturel que la fabrication du beurre devînt l'un des éléments principaux de la prospérité du pays, sa spécialité.
 
                   
                   
 
Charles Davied

La Société Coopérative de Laiterie de Saint-Michel-en-l'Herm et ses environs fut fondée le 6 juin 1892 par Mrs Aristide David, Benjamin Caillaud, Isidore Boilleau, etc..


A ses débuts 300 sociétaires possèdent 550 vaches au total.

 

En 1930, son président est M. Charles Davied, qui occupe ce poste depuis 1921. Cette laiterie travaille journellement 17.000 litres de lait.

 
                   

 
 
           
 
   

En 1930, le nombre de sociétaires est passé à 3.000. Leurs 6.200 vaches produisent environ 500.000 kilos de beurre par an. Avec ses quatre usines, elle est la beurrerie la plus importante des Charentes et du Poitou.

Ce beurre est un véritable beurre de pré-salé. Il doit sa saveur exquise à la nature de l'herbage sur lequel paissent les animaux.

 
   
 
                   
Les procédés de fabrication de cette laiterie permettent d'assurer au beurre une conservation parfaite, résultant du matériel moderne employé et de la qualité des eaux de la contrée.
           

 

Viennent, en outre, s'ajouter à la laiterie de Saint-Michel-en-l'Herm trois usines succursales qui, ensemble, travaillent 60.000 litres de lait par jour :

- La succursale d'Angles fondée en 1902

- La succursale de Talmont fondée en 1910
- La succursale des Magnils-Reigniers achetée par la Société en 1923

                   
                   
 

Saint-Michel-en-l'Herm et Talmont sont entourés de prés salés, tandis que la plaine est le pâturage des animaux de la laiterie d'Angles et de celle des Magnils-Reigniers. Tout le lait qui entre dans ces laiteries est transformé en beurre extra-fin, qui est expédié dans toutes les parties de la France, par la vente en gros ou au détail.

 
                   

Œuvre coopérative dans toute l'acception du terme, la Société de Saint-Michel-en-l'Herm est administrée exclusivement par des cultivateurs et éleveurs, représentants élus des sociétaires et sociétaires eux-mêmes. Elle n'a d'autre capital que son matériel et les locaux qui l'abritent. Le produit des ventes, défalcation faite des frais généraux, est intégralement réparti entre les sociétaires, proportionnellement à la quantité de lait fournie par chacun.

 

 

De 1905 à 1930, toutes ces Laiteries sont dirigées par M. Barthélémy Mallet, qui apporte à son poste toute son énergie et sa grande compétence, entouré de collaborateurs sérieux, faisant partie de ces établissements depuis de longues années.

                   
                   
  Ajoutons enfin que, dans ces régions, l'élevage est intense et que la race bovine vendéenne résiste un peu à tous les climats, supportant aussi bien les intempéries que les fortes chaleurs, et donnant, quoique cela, un lait abondant et riche en matières grasses.  
                   
                   

Aussi, c'est au milieu de cette population laborieuse, animée de l'esprit d'entreprise et d'humeur indépendante, dans cette région fertile, intéressante, si curieuse à visiter, que Georges Clemenceau avait fait choix d'un lieu de retraite où il aimait vivre et travailler et qu'il n'abandonnait jamais sans regret.

« Je suis rentré dans le courant de Paris mais cela ne vaut pas la bonne vie de l'escargot des Dunes qui s'absorbe dans la contemplation, des choses sans rien leur demander », écrivait-il plaisamment à l'un de ses amis, quelques jours après avoir quitté Saint-Vincent-sur-Jard et alors qu'il venait de commencer son grand ouvrage « Au Soir de la pensée ».

Hommes de lettres, artistes, gens d'affaires, touristes de toute profession peuvent passer par là. Ils n'auront point à le regretter. 

 

                   
                   
  Sources : Journal Universel l'Illustration n°2941 du 8 juillet 1899, L'Illustration Économique et Financière - supplément du 22 mars 1930, 1930, Marcel Gousseau, Eric Delpierre  
                   

 

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