Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie coopérative

de

BEAUVOIR-SUR-NIORT

(79W)

 

       
                   

 

Historique : 1892 - 1986

     
                   
  L'ancienne Seigneurie des Guines (1340) fut longtemps l'un des passages des pèlerins en partance pour St-Jacques-de-Compostelle. À la lisière de la magnifique forêt de Chizé, Beauvoir, comme beaucoup d'autres cantons, a vu ses champs de vigne réduits à néant lors du désastre épidémique de 1885 provoqué par le phylloxéra. La misère était grande.

Le 1er juillet 1892, l'espoir revient quand une centaine d'agriculteurs, sous la houlette d’hommes déterminés comme M. Besson-Léaud ou M. Michaud entre autres, fondent la laiterie coopérative de Beauvoir.
 
                   
  Début 1893, sous les ordres du directeur-comptable M. Pasquier, six ouvriers s'emploient à la fabrication du beurre. 14 convoyeurs de lait visitent les fermes de la contrée. Parmi ceux-ci on peut voir M. Abel Arnaud.

1905 : M. E. Dumon, de Beauvoir préside le conseil. Les vice-présidents MM. E. Hurteau, de Rimbault et C. Albert, du Grand-Mauduit lui prêtent main forte. L'entreprise s'épanouit.

1907 : Le Président est M. H. Pépin assisté des vice-présidents MM. Aimé Clousseau et E. Hurteau.

Un accident de travail  - La Gazette de Royan du 19 février 1893
 
                   
 

1909 : Le nouveau directeur M. Victor Picard prend ses fonctions. Les laitiers collectent 3.236.887 litres de lait qui donnent 151.488 kilos de beurre vendu aux Halles de Paris au prix moyen de 2fr70.

Cette année là, la laiterie remporte la médaille de bronze au concours général agricole de Paris pour la qualité de ses beurres.

L'Association Centrale de Surgères assure les hommes et le bétail. Pour ce dernier, M. Alcide Ortuon le contrôleur remarque malheureusement qu'il n'est pas de grande qualité. On y trouve des Parthenaises, des Durhams, des Normandes et d'autres races. Les paysans ne font pas d'efforts pour sélectionner leurs laitières. Ils croisent leurs bêtes n'importe comment. On a tendance à privilégier les vaches à grand rendement en lait au lieu de choisir celles donnant une meilleure qualité en matière grasse nécessaire pour l'obtention d'un excellent beurre. 

 
                   
 
La laiterie coopérative de Beauvoir-sur-Niort

1910 : M. Besson-Léaud, l'avoué de nombreuses laiteries et de l'Association Centrale des Laiteries Coopératives prend la présidence du conseil d'administration de la laiterie.

1912 : On entreprend la construction d'un bâtiment pour fabriquer la caséine.

1913 : En ce mois de février, M. Yesson, représentant la laiterie de Beauvoir-sur-Niort, remporte la médaille de bronze au concours général agricole de Paris pour la qualité du beurre, et aussi la médaille de bronze, en 1914, au même concours.

 1917 : 850 sociétaires fournissent le lait. Le matériel consiste en six pompes diverses, une baratte, un malaxeur et trois écrémeuses.

1920 : Après dix ans de présidence M. Besson-Léaud passe le relais à M. Vallet.

1924 : M. Victor Picard fête ses 15 ans de direction et cède sa place à M. François Poupinot, diplomé de l’École de Surgères.

Dans les années 1930, le logement du directeur est édifié sur les plans de l'architecte André Guillon, de Saint-Jean-d'Angély (17).

1938 : En juillet, la laiterie commence les travaux de modernisation, comme l'atteste la date portée sur son pignon. La beurrerie est reconstruite, en même temps que les bureaux.
 
                   
  1939 : Le dimanche 9 juillet, Beauvoir fête dans une joyeuse euphorie, un double événement. Devant un parterre de personnalités de tout le département, la coopérative célèbre le cinquantenaire de sa fondation et l'inauguration de sa nouvelle laiterie. La foule applaudit, à leur arrivée, les deux derniers survivants de la fondation, MM. Besson-Léaud et Michaud, émus par tant de ferveur et d'amitiés à leur égard.
La cérémonie se poursuit par la visite des nouveaux locaux. Le directeur M. Poupinot guide les sommités présentes à travers les salles.

Lors du discours traditionnel, le président M. Guitteau, qui est aussi le Maire de La Revêtison, insiste sur les actions consenties par la laiterie et les sociétaires, pour moderniser l'usine, afin d'avoir un outil fiable et compétitif pour l'avenir. Un superbe vin d'honneur clôture la manifestation.
 
                   
  Dans les années 1950, un atelier de fabrication de poudre de lait selon le procédé Spray est édifié.

1952 : Avec nostalgie, la population de Beauvoir voit la fin définitive de l'épopée des voitures à cheval. Les sabots ne résonneront plus sur les pavés des ruelles de la commune. Les coups de clairon ou de trompette, avertissant l'arrivée de l'attelage, se taisent à jamais. Tout cela est bien triste mais il faut vivre avec son temps. Place au ronronnement sourd du camion et au klaxon retentissant pour nos pauvres oreilles. Une page ancienne disparaît et une nouvelle génération de laitiers arrive.

1951
 
                   
  1956 : La laiterie atteint les 4.857.000 litres de lait. C'est l'âge d'or pour tous, malgré quelques rumeurs alarmantes pour d'autres coopératives,

1961 : Après 37 années de direction, M. Poupinot peut enfin goûter au repos bien mérité. Son successeur est M. André Marchive, l'ancien directeur de la laiterie d'Irleau.
 
                   
 
1964
1965 : La laiterie compte un effectif de 17 ouvriers (laitiers compris). Sous la présidence de M. Guerry, on commence le ramassage du lait de chèvre qui est vendu à la laiterie d'Availles-sur-Chizé.

1970 : La coopérative commence à ressentir ses premières difficultés. Autour d'elle, énormément de laiteries ferment les unes après les autres. Le président M. Guerry s'en inquiète.

1976 : Rien ne va plus. Ne pouvant faire face à l'énorme concurrence, la laiterie fusionne avec celle de Surgères. M. Marchive quitte l'entreprise et une partie des ouvriers est embauchée chez la nouvelle partenaire.

Le 31 décembre, la coopérative laitière de Beauvoir stoppe définitivement son activité. Elle reste encore, quelques années, comme dépôt de lait.
 
                   
 

1986 : Alors que ne s'exerçait plus que le ramassage du lait depuis une dizaine d'années, le dépôt cesse de fonctionner.

Les locaux abritent désormais un magasin et un atelier de menuiserie. La belle aventure se termine là.

 
                   
                   
                   
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