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La
légende de la Fée Mélusine plane toujours sur les ruines du château-fort
de Béceleuf. La petite bourgade de la Vallée de l'Autize, longtemps
endormie parmi ses champs de pommes de terre et d'oignons, émerge
doucement de sa léthargie en ce printemps 1891.
Ce
1er Juin 1891, 300 exploitants agricoles, environ, fondent la laiterie de
Béceleuf près d'Ardin. On élève le bâtiment au lieu-dit : "Chiron", situé
à 1.000 mètres de la commune et à 8km de la gare de
St-Pompain. Un mois plus tard, la "Laiterie Coopérative de la Grande
Fontaine" débute la fabrication du beurre.
Le
lait est ramassé chez les sociétaires des communes de Béceleuf, Surin,
Xaintray et leurs environs.
Le
local renferme : Un moteur à retour de flamme d'une puissance de 6ch, une
écrémeuse Melotte d'un débit de 800 litres à l'heure et deux autres de
marque Vauquier débitant chacune 350 litres à l'heure.
Le
tout est complété par une baratte et un malaxeur Chapelier.
Un puits fournit l'eau en
abondance. Toutes les tâches sont accomplies seulement par deux employés.
6 laitiers, montés sur des chars-à-bancs, font la tournée d'une durée de 6
heures. Ils rapportent le petit lait à chaque sociétaire, à la proportion
des 9/10 de la quantité de lait fourni.
L'écrémage se pratique entre 8h du matin et 14h. La crème se conserve dans
une chambre spéciale à 15°.
Le
matin, dès 6h, on procède au barattage qui dure 3h. Le délaitage se
termine au malaxeur.
Cette opération terminée, l'ouvrier
enveloppe le beurre dans un calicot puis l'emballe dans du Papier paille
et le met dans des paniers munis de paillons à l'intérieur. Le beurre
prend ensuite la direction de la gare. La laiterie garde une petite
quantité pour la vente aux sociétaires et aux particuliers adhérents ou
pas, le beurre se vend d'après le cours des Halles Centrales de Paris. Les
employés n'ont pas de traitement fixe. Ce dernier varie suivant la
quantité de beurre fabriqué. Les ramasseurs sont rémunérés en
fonction de la quantité de lait collecté.
En
1895 de nouveaux agriculteurs viennent renforcer la société.
Ils sont actuellement 410. Les
vaches au nombre de 520, en majorité de race Parthenaise, se nourrissent
d'herbe fraîche de sainfoin, de trèfle et de betteraves en hiver. Cela
fait un ratio de 1,3 vache par sociétaire.
La
collecte annuelle des ramasseurs se solde à 978. 900 litres. Le beurre
produit se chiffre à 44,535 kg et qui est vendu dans la capitale au prix
moyen de 2,37 frs le kilo.
Le
1er Juin 1897, la durée de la société (6 ans) expirant, une nouvelle
association est proclamée pour un délai de 7 ans.
Les
membres du bureau, présidé par M. Frédéric Richard, signent les nouveaux
statuts de la coopérative. Ce sont : MM. Léonce Cathélineau et Charles
Charles les deux vice-président, M. Joseph Massé le secrétaire et M.
Antoine Langlois le trésorier.
Au
1er Janvier 1900, le nombre de sociétaires baisse. lls ne sont plus que
360. Une bonne cinquantaine ont rejoint la laiterie coopérative d'Ardin.
Par contre, le troupeau s'est agrandi, passant ce jour à 790, un peu plus
de deux vaches par sociétaire.
La
laiterie cesse de fonctionner en 1904, sans doute par manque de
sociétaires (à confirmer).
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