Deux-Sèvres 

                   
       

 

Laiterie fromagerie

coopérative

FRONTENAY-ROHAN-ROHAN

(79AN)

 

       
                   

 

Historique : 1890 - 1973
 
                   
 

1890 : Il y a cent ans à peine, la commune se nommait encore Frontenay-l'Abbatu. La puissante forteresse de Frontenay, alliée aux anglais, fut prise par St-Louis en 1240, celui-ci la fit raser, à la suite de quoi la ville prit le nom de Frontenay-l'Abbattu jusqu'au 19° siècle. Effondrée, elle le fut une seconde fois quand en 1886 son vignoble subit les ravages phylloxériens. Pourtant des hommes, nullement découragés, décident de relever la tête.

Ayant entendu parler de l'expérience du petit éleveur de Chaillé, ils se rendent sur place. Ils en reviennent emballés. Les plus motivés comme MM. Caroit et Edmond Lucas organisent le 28 Octobre une réunion des fermiers du coin. Dans la journée la laiterie de Frontenay voit le jour. La coopérative a pour premier président M. Caroit et comme vice-président Edmond Lucas. Ce dernier est chargé de dresser les plans de la laiterie, de trouver le lieu et de diriger les travaux de construction et d'installation.

Les murs s'élèvent au lieu-dit "Fontaine de la Mariée", à 400 mètres du bourg et un kilomètre de la gare. Les bâtiments abriteront 5 pièces : La chambre de la machine, la salle des écrémeuses et de la baratte, la pièce destinée à la manipulation du beurre, un vestibule servant de bureau, et une chambre d'habitation qui surmonte l'ensemble.

Pour le matériel, M. Lucas achète 3 écrémeuses, une Laval et deux Vauquier, une baratte danoise et un malaxeur ordinaire, qui sont tous actionnés par une machine à vapeur.

 
                   
 

1891 : La fabrication commence. Les trois laitiers véhiculent le lait fourni par les 95 fermiers affiliés à la coopérative. Ce 8 septembre, le comptable M. Brisard le chauffeur et le beurrier attendent l'arrivée des charrettes. 517 litres seront ramassés ce premier jour.

1893 à 1900 : De nombreux présidents se succèdent : MM. Hippeau, M. Chagnon, et M. Sincère Gellé ont présidé la société.

En 1899, une quantité de 696.978 litres de lait ramassé permit la fabrication de 31.427 kilos de beurre. Le nombre de laitiers à augmenté. Ils sont 7 à collecter chez 250 sociétaires.

1906 : Le conseil d'administration présidé par M. Talineau, aidé des vice-présidents MM. Desmier et Point, est réuni en ce mois de Décembre pour étudier une possible fusion avec sa rivale de l'Union Fraternelle en difficulté financière.

1907 : Le 1er Février, les deux laiteries fusionnent. Tout le matériel est regroupé à la Fontaine de la Mariée. Pour éviter les dissensions de naguère, on élit un président neutre en la personne de M. Ecarlat. Les deux vice-présidents sont M. Gellé et Gerbier.

Sous les ordres du nouveau comptable M. Mouchet, les laitiers parmi lesquels MM. Jacques Prudent et Emile Frouin recueillent le lait des 750 vaches, toutes de race Parthenaise.

 
                   
 

1909 : Deux écrémeuses Alfa-Laval et une Astra-Laval remplacent les anciennes. On engage un beurrier, M. Charles Barbanneau. La collecte annuelle a donné une quantité de 757.840 litres. 36 tonnes de beurre ont été expédiées sur Paris.

Depuis deux ans l'anarchie règne chez les sociétaires. Le troupeau jusqu’alors irréprochable se dépareille. On y rencontre dorénavant des Parthenaises, des Maraîchines, des croisements de Durhams et Normandes. La qualité du beurre devient médiocre.

On décide d'appliquer le dicton : Aux grands maux, les grands remèdes. Les vaches qui ne donneront pas 35g de matières grasses au litre seront exclues. Le contrôleur nouvellement embauché a trouvé un sociétaire qui possédait une vache qui ne donnait qu'un kilogramme de beurre par 50 litres de lait.

 
                   
 

1913 : M. Alexandre Ecarlat souhaite arrêter son mandat à la présidence. Il est nommé Président d'Honneur de la laiterie. M. Pierre de Lacoste de Lareymondie devient le nouveau président.

1914 : La laiterie collecte pour l'année 1.472.231 litres pour 67.574 kilos de beurre obtenus.

1921 : M. Saint-Martin arrive comme directeur. M. Jules Nissou est élu à la vice-présidence. Il seconde M. Lacoste de Lareymondie qui devient, en plus de sa fonction à la tête

de la société, le secrétaire de l'Association Centrale des Laiteries Coopératives.

1928 : "Décès du Président"
Le 29 Août, M. Pierre Lacoste de Lareymondie décède brutalement à l'âge de 52 ans. Une crise cardiaque le foudroie à sa table de travail. D'un caractère aimable, d'un esprit très fin, bon et généreux, il laisse un grand vide. Pour les laiteries, il était un conseiller juridique éclairé et quand il se chargeait de leurs intérêts en justice il devenait un défenseur ardent et écouté.

M. Pierre Grassin lui succède à la tête du conseil d'administration de la laiterie.

 
                   
 

1944: Le 1er Janvier M. Adrien Defaye est nommé directeur. Lui aussi fut un "Babigeot" de l'Ecole de Surgères dans la 50e Promotion d'Octobre 1931. Homme dynamique et travailleur, il lance la fabrication de fromages frais expédiés sur Paris qui manque cruellement de tout. C'est sous sa responsabilité que débute la production de lait pasteurisé en bidons de 20 et 40 litres.

L'atelier est agrandi par un appentis dans les années 1950.

 
                   
   
                   
 

1952 : La laiterie collecte 2,8 millions de litres. Elle entreprend la fabrication du lait de consommation en bouteille de verre. la production se vend en grande partie sur Niort.

1954 : La laiterie de Magné, en difficulté financière, fusionne avec Frontenay. L'entreprise emploie 11 ouvriers.

1956 : Avec l'apport de lait des nouveaux sociétaires, la laiterie augmente sa collecte avec 3.392.000 litres. M. Camille Piron préside le conseil d'administration.

Un logement pour le directeur est construit dans les années 1960.

 
           
   
                   
  1963 : 5 laitiers effectuent le ramassage du lait dans les fermes. Le travail ne manque pas pour les 11 salariés. Une ambiance chaleureuse règne entre eux. C'est une grande famille, chapeautée par le "papa-poule'', M. Defaye. Tous les ans, aucun d'eux n'oublie le 8 septembre, jour de sa fête.  
                   
   
           
  Cette année-là marque aussi l'accession à la présidence de M. René Mady, qui exploite une ferme à St-Symphorien.
Le plastique fait son entrée à la laiterie. Le lait est emballé dans des poches en matière plastique d'un litre.
 
   
                   
 

1965 : La laiterie de Frontenay-Rohan-Rohan s'associe à Coulon, Usseau, Maillezais, Le Gué et Nieul-sur-l'Autize pour former l'Union des laiteries coopératives du Marais (ULC du Marais).

1966 : Une nouvelle méthode, l'Upérisation, révolutionne le monde laitier. Pour obtenir un lait dit "upérisé'' plus connu sous le sigle U. H. T, on chauffe celui-ci pendant quelques secondes à une température de 140°. Lait et vapeur sont mélangés sous pression, puis on détend sous vide. Le refroidissement s'effectue en une fraction de seconde. Rigoureusement aseptique, il peut être conservé indéfiniment avant ouverture de l'emballage à la condition d'être protégé de la lumière.

Après l'ère du lait pasteurisé, voici celle du lait stérilisé. On installe une machine utilisant ce nouveau procédé, non sans problèmes quant à son montage. Tout est noté en anglais et personne à Frontenay ne connaît la langue de Shakespeare.

1967 : La tuberculose bovine a pratiquement disparu dans le cheptel des éleveurs de Frontenay. En France, ce n'est qu'en 1954 que l'on commence à lutter efficacement contre la maladie. Entre les deux guerres, plus de 20% des bovins étaient tuberculeux. En 1950, le taux d'infection atteignait encore 12%. Avec les efforts des vétérinaires et une prise de conscience des laiteries et de leurs sociétaires, on aboutit enfin de nos jours à l'éradication de la tuberculose bovine. A Frontenay, le pourcentage de bêtes encore contaminées n'est plus que de 1,2%.

1970 : La laiterie s'associe pour des échanges de lait avec celles de Coulon, de Marans en Charente-Maritime et du Mazeau en Vendée.

1971 : Le manque de lait se fait sentir. Les difficultés financières apparaissent. Ill faut trouver un partenaire. M. Mady, le président conseille les sociétaires d’opter pour la laiterie d'Echiré. Il sera écouté.

 
                   
 

1973 : La laiterie ferme ses portes.

Les bâtiments ont été transformés en maison, la cheminée a été démolie dans les années 1990 et une partie de la porcherie est actuellement en ruine.

1995 : L'ancienne entreprise est devenue une magnifique maison d'habitation

 
                   
         
              Rédaction et mise en page ED - © letyrosemiophile.com
                   

retour