| Ille et Vilaine | 
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| Historique de la fromagerie de BETTON | 
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| LES 
      PRODUITS  LAITIERS  
      A   BETTON   Laiterie
      COSTA   Sur
      le bottin des professions de 1938, elle figure à la rubrique 
      "BEURRE". Elle était située au moulin de la Reinais. Créée
      vers 1920, par Mr Costa, après l'incendie du moulin exploité
      jusqu'alors. Mr Maurice Costa habitait au château de la Plesse à Betton,
      dont il était propriétaire. Tous les matins et tous les après-midi, il
      se rendait à la laiterie avec sa voiture Renault. Il avait une fille, Cécile.
      Mme Pierre Legavre (Chouaran) qui habite au Sabot d'Or à Betton pense que
      Mr Costa habitait à Rennes. Souvent, 
      le midi, il mangeait chez Mr et Mme Chouaran, ses parents, qui
      travaillaient à la laiterie. Le repas était donc préparé par la
      grand-mère de Mme Legavre. Au Sabot d'Or, la famille Chouaran tenait
      aussi un café. Le stock des étiquettes des fromages fut détruit en 1985
      lorsque les greniers, situés au-dessus de la maison de Mr et Mme Chouaran
      furent déménagés, Mme
      Briand raconte ceci : "A la saison des champignons, nous en
      ramassions beaucoup sous les grands arbres au
      bord du canal. Nous en portions des pleins paniers à Mr Costa ; il était
      fou des ceps,  têtes de nègre
      et girolles. | 
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 | Avant
      la guerre, les tournées de lait étaient effectuées,  tous les matins, avec des chevaux par Mrs Pierre Greffier et
      Baptiste Pénard. Ils  collectaient
      le lait sur Betton, St Grégoire, Montgermont et Pacé. Dans les années
      20, Mr Morand s'occupait des 3 ou 4 chevaux. Pour les soigner il devait se
      lever de très bonne  heure vers 3 heures , selon Mr Françis Barbier. Mr Roger Belloir de
      Betton y a travaillé de 1945 à 1949, avant de se mettre à son compte à
      la hunelais en Betton au début de 1958. En camionnette puis en camion, il
      faisait la tournée de lait le matin à Betton et aux alentours. Le jeudi
      après-midi, il ramassait la crème et les œufs, une autre tournée était
      faite conjointement par Mrs Pierre Labbé et Touffet. Ce dernier était
      par ailleurs crieur lors des ventes dans les fermes. Louis Sinsoulier
      travaillait comme mécanicien ; il prenait ses repas au café Chouaran, au
      Sabot d'Or. Eugène Davalo était chauffeur et faisait sans doute les
      tournées de ramassage. André Beaudouin était mécanicien. Mr AUBRY
      habitait dans le bâtiment au-dessus de la fromagerie. Les fabrications étaient
      les suivantes : camembert, fromage St Paulin (Port Salut), fromages frais,
      suisses. Selon Mr Françis Barbier qui habitait aux Landelles avant la
      guerre, les camemberts étaient délicieux car Mr Costa qui s'occupait
      personnellement de la fabrication y mettait de la crème. Le gendre de Mr
      Costa se rendait souvent aux Landelles et apportait toujours un camembert
      ; c'est la raison pour laquelle Mr Barbier savait qu'ils étaient très
      bons. Le bâtiment situé à droite en arrivant à la Reinais s'appelait
      "la fromagerie" où les fromages étaient salés et affinés. Ils expédiaient le
      fromage St Paulin et le camembert, de la gare de Betton pour les halles de
      Paris avec la fourgonnette B14. Il y avait un dépôt Rue de Paris à
      Rennes ; les ventes se faisaient aussi dans les épiceries de Rennes et
      des alentours. | 
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| Fin
      1949-début 1950,elle fut rachetée par la laiterie-fromagerie
      Catheline-Gendry  (Sté Laitière de St Grégoire) qui était installée dans
      le bourg de Saint-Grégoire. A partir de ce moment-là, la fabrication des
      fromages fut stoppée ; seul fut maintenu un élevage de porcs nourris
      avec le petit lait. Mr Chouaran, qui habitait le Sabot d'Or à Betton,
      s'en occupait avant d'aller travailler chez Catheline. Mr et Mme Pierre
      BUNEL, retirés à La Planchette en St Grégoire, ont habité à la
      Reinais de juin 1950 à juin 1954. Ils étaient employés à la fromagerie
      Catheline de St Grégoire, Mme Marie-Thérèse Guitton habitant La
      Fontaine-Guillaume à Betton possède encore un carnet datant des années
      1930, et servant à inscrire les livraisons journalières de lait. | 
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 | Sur
      la page de couverture, on peut lire : LAITERIE - BEURRERIE  DE  BETTON. Sur
      ce carnet figure des consignes très strictes concernant les fournitures
      de lait. Voici les informations recueillies auprès de Mme BRIAND qui habite au Moulin de Betton. "Ma sœur, Maria Louyer a travaillé à la laiterie Costa dans les années 1930. Je me souviens du temps où j'allais à l'école avec les petites Greffier et les enfants Delalande. Nous passions tous les jours à la laiterie". "Mr et Mme Morand était employée à la laiterie ; en plus Mr Morand surveillait la hauteur d'eau. Un certain niveau était à respecter ; alors, il s'occupait du vannage de la laiterie et lorsque l'eau montait trop, il venait, à pieds, prévenir Maman à l'écluse du Gacet que son vannage était levé". "La
      famille Morand était très gentille ; ils ont eu une fille, Marthe, et un
      fils, Lucien. Marthe était mariée à Emile Lebreton qui s'occupait de la
      laiterie et du personnel. Ils ont eu une fille, Thérèse. Il a dû aussi
      faire les tournées lorsque la laiterie a acheté une camionnette". | 
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| C'était
      la grande roue, qui existe encore, qui faisait tourner les écrémeuses et
      les grandes barattes. De chaque côté, se trouvaient les salles où le
      fromage était fabriqué : le camembert, le port salut et les petits
      suisses, ainsi que le beurre. La marque du camembert était "Le Chêne
      Vert" avec un beau chêne vert sur le couvercle. C'était une bonne
      laiterie qui employait plusieurs personnes. Un modèle de cette étiquette
      a été retrouvé dans une braderie à Mamers dans la Sarthe. | 
| En revenant de l'école, Mme Briand s'arrêtait à la laiterie pour voir sa sœur. Elle précise qu'elle avait peur en voyant toutes les courroies qui entraînaient les écrémeuses et les barattes car cela faisait beaucoup de bruit et c'était dangereux. Les déchets de lait caillé et l'eau de lavage des barattes et écrémeuses étaient déversés dans la rivière. Grâce à cela, il y avait beaucoup de poissons à cet endroit ; surtout des meuniers . Cet espèce de poisson a disparu depuis longtemps. Les pêcheurs étaient nombreux à y venir. | 
| Elle
      a fermé vers 1954-1955.  Puis
      les lieux furent abandonnés pendant environ un an avant d'être rachetés
      par Mr Paul SCHMITT  qui remit
      le moulin en fonctionnement pour moudre du blé dénaturé. Cette activité
      était très surveillée car un inspecteur des impôts était présent en
      permanence pendant les heures de travail. Le blé était livré par des négociants
      et surtout  par les coopératives
      en sacs de 100 kilos. Ils repartaient avec de la farine, en sacs de 50
      kilos, destinée à nourrir les animaux. Pour qu'il ne puisse pas servir
      à fabriquer du pain, le blé était un peu cassé puis arrosé avec de
      l’éosine qui lui donnait une couleur un peu rosée. Mr SCHMITT recevait
      ce produit en poudre et faisait le mélange avec de l'eau. En attendant
      que la farine soit prête, les clients allaient boire un verre au café
      situé au Sabot d'Or, chez M. Chouaran. En plus de cette activité, Mr
      SCHMITT, élevait aussi des porcs ; il se fournissait en petit lait à la
      laiterie de St Grégoire. Après avoir arrêté cette fabrication, il fut, de 1958 à 1961, entrepreneur de travaux agricoles : labours, terrassements, débardages de bois. Ensuite, il s'est lancé dans les travaux publics. Cette entreprise a pris beaucoup d'importance au fil des années. Actuellement, elle emploie environ 50 salariés. | 
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		  Mise en page Eric Delpierre - 
		  réalisé à partir du travail de Maurice LECRIVAIN - Juillet 2001
	   
 
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