Imprimerie

VICQ 

à FLERS

(Orne)

                    
      Historique :      
                   
 

Ce n'est qu'à un âge avancé que Paul Vicq embrasse le métier d'imprimeur.
Né à Littry (14) en 1873, il est employé de commerce quand il fait son service militaire de novembre 1895 à novembre 1897 au 24ème RI dont un bataillon est en garnison à Bernay. Libéré, après un passage en 1898 à Caen, il s'installe à Flers en tant qu' employé de commerce, et où il épouse Rachel Gemy en novembre 1899.
Installés rue de La Chaussée en 1901, Paul indique à l'occasion du recensement être comptable et Rachel épicière, alors que cette même année, sur l'acte de naissance de leur fille aînée Suzanne, il déclare être employé de commerce et son épouse débitante.
Quatre autres enfants naissent à cette adresse: Léon en 1903, Émile en 1906, René en 1907 (décédé en 1908), puis Marie en 1913.

 
   
   
   
                   
  Si au cours de cette période, Rachel demeure épicière, Paul, pour ce qui le concerne, semble changer fréquemment de métier. En 1906 il est recensé en tant qu'épicier aux cotés de son épouse, en 1911 comme voyageur de commerce, mais en 1913 lors de la naissance de Marie, il indique être imprimeur. Son frère aîné Etienne est le témoin de cette déclaration et mentionne être également imprimeur, et demeurer 39 rue de La Boule à Flers.

Né en 1870, réformé pour myopie, Étienne Vicq a exercé un temps le métier d'horloger. En 1896 il est installé place saint Sauveur à Caen, ville où il se marie en 1908 avec Laure Delaunay (1877-1960). Quand ses filles naissent Laure (1909) et Cécile (1911) il est devenu représentant de commerce. Au moment du décès de sa seconde fille Cécile en octobre 1911, il habite déjà Flers.

Les conditions de cette installation dans le métier d'imprimeur à la fois de Paul et d’Étienne Vicq ne sont pas documentées, mais elle date de cette période 1912-1913. Paul est alors âgé de 40 ans et son frère de 43 ans. C'est donc effectivement une conversion professionnelle tardive.
 
                   
 

En Août 1914, bien qu'âgé de 41 ans et père de 5 enfants, il est mobilisé dès le 14 août au 32ième Régiment d'Infanterie Territoriale d'Argentan et versé en octobre au 104ème RI d'Argentan pour compléter les rangs de ce régiment décimé en Belgique lors des combats d'Ethe de l'été 1914. Évacué du front en décembre il est affecté au 322ème RI de Rodez.

Paul Vicq est blessé en juin 1915, et en raison de son statut de père de 5 enfants, il est affecté dans différents escadrons du train avant d'intégrer différentes sections de commis et ouvriers militaires d'administration (COA).

Pendant ce temps Etienne Vicq son frère aîné continue à faire fonctionner l'imprimerie, mais cette aide va être de courte durée, puisqu'il décède fin janvier 1916 au 39 rue de La Boule.

C'est à cette même adresse, où le couple Paul et Rachel Vicq et leurs enfants sont installés, que naît en 1918 un nouvel enfant auquel Paul donne le prénom d' Étienne en souvenir de son frère décédé deux ans plus tôt ( Étienne deviendra plus tard officier de marine).

Libéré définitivement en janvier 1919, Paul regagne Flers et reprend la direction de l'imprimerie.

Ce que le recensement de 1921 atteste.

 
                   
Puis, tout en restant présent dans l'entreprise, Paul Vicq passe la main à son fils cadet d'à peine 20 ans puisque une facture datée de 1925 porte la mention « Émile Vicq successeur ».

Cette facture renseigne également sur les productions de l'imprimerie : « Papiers en tous genres - sacs en papiers » ainsi que « impressions en tous genres et fournitures de bureau » . D'ailleurs la facture en question porte sur la fourniture de calendrier pour monsieur Alexandre épicier à Vieux-Pont (61) .
 
                   
  En 1926 le recensement mentionne la famille à la même adresse et précise que Léon 23 ans est imprimeur aux cotés de son père et de son frère. Il en est de même en 1931.

L'activité de l'imprimerie porte sur les « papiers en gros et la manufactures de sacs » , les impressions et les fournitures de bureau . Au vu des factures connues, une partie de la clientèle est constituée par les épiceries qui s'y fournissent en sachets de divers format (1927 Épicerie Garnier à Vimoutiers). La famille Vicq a probablement gardé des attaches avec Littry la commune natale puisque la pâtisserie Gautier passe régulièrement des commandes en 1931.
                   
Émile se marie en 1933 au Mesnil-Hubert sur Orne avec Chédot Madeleine originaire de La Ferrière aux Étangs (1909-1990). En 1936, le recensement ne mentionne pas la présence de Paul rue de la Boule où seul Léon demeure en tant que représentant pour l'imprimerie et dont la gestion est assurée par Emile qui lui est installé au 63 Grande Rue avec son épouse et ses deux enfants Pierre (1934-2007) et Jacqueline (1935).  
                   
  Il est fort probable que c'est lui qui essaie de développer l'impression d'étiquettes de fromages puisqu'elles portent toutes la mention : « Imp. E.Vicq Flers » telle celle de la fromagerie Bigeon datant des années 1930 (période de Gabriel Bigeon) ou celles éditées pour la fromagerie de Cerisy qui peuvent être datées de la fin de son exploitation par Le Masne de Brons avant l'acquisition par la famille Brand (1934-1935).  
                   
  Suzanne Vicq la fille aînée, et Albert Lecois son mari ouvrent dans la Grande Rue un magasin « Au paradis des enfants » qui vend des jouets pour enfants, mais aussi des articles de maroquinerie , de papeterie et de librairie.
Librairie papeterie Lecois-Vicq
                   
Si on en croît l'indication que donne une enveloppe siglée datant de 1942, Léon a développé de son côté une activité de vente de sacs en papier largement utilisés à cette époque dans les commerces.   
                   
  Sans doute plus disponible, Paul Vicq devient conseiller municipal et juge au tribunal de commerce. Le 6 juin 1944 au soir, son corps est retrouvé place Saint Germain. Il est une des 150 victimes du bombardement de Flers opéré peu avant 20 h par la 8ème USAAF. La rue de La Boule est sévèrement touchée. Dans les jours qui suivent au fur et à mesure des déblaiements, on y relèvera 15 victimes. Les bombardements du 6 juin ont fait 98 victimes et détruit 850 bâtiments du centre-ville et du quartier de la gare.

Le reste de la famille Vicq en a réchappé.
Cependant les bâtiments des n°39 et 41 de la rue de la Boule ont été touchés et ont du être démolis par la suite dans le cadre du plan de la reconstruction global du centre ville. Aujourd'hui il ne reste aucune trace des activités d'imprimerie de la famille Vicq dans cette rue.

Rachel Gemy l'épouse de Paul décède à Soliers (14) en 1950 chez sa fille Marie (1913-2011) qui a épousé en 1935 un agriculteur d'origine belge, Bertin Vermés (1909-1984).

Emile Vicq décède à Paris en 1977 à 71 ans.

A Flers les descendants Vicq ont perpétué jusqu'à aujourd'hui l'activité familiale dans divers domaines de l'impression.
 
                   
            Sources : rédaction Gérard Clouet, mars 2020

 

Quelques étiquettes :
                   
                   
                   
                   
                   
Quelques autres impressions :
                   
                   
                   
 

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